En cette matinée fraîche du 09 février 2014, plusieurs familles se sont réunies afin d’en savoir davantage sur la pédagogie Montessori. Mais pour qui ?? Spécialement pour leurs bouts de choux de 0 à 3 ans !!
Amélie et Sophie, éducatrices à l’Ecole Montessori de Besançon, nous ont ouvert les portes de leur établissement pour partager leurs connaissances.

Voici un petit article de ce qui a pu se dire, se faire pour les petits curieux qui n’ont pas pu venir ou pour rafraîchir la mémoire aux pôpas et mômans présents.
La pédagogie Montessori, mais quoi qu’est-ce ?
Cette pédagogie est née de Maria Montessori qui a réalisé un long travail d’observation d’enfants dans le monde. C’est une alternative aux enseignements classiques actuels. La phrase clé de cette pédagogie est « Aide-moi à faire seul ».
Il s’agit d’observer l’enfant, ses besoins et de lui proposer du matériel qui correspond à sa période sensible du moment. Si l’environnement est adapté durant les périodes sensibles de l’enfant, l’apprentissage se fera en profondeur. A l’inverse, cette sensibilité diminuera si l’enfant ne trouve pas le matériel nécessaire pour la développer.
Le besoin de sécurité est très important pour toute activité de l’enfant. L’ambiance et la présence d’une personne référente y contribuent. A la maison, cette personne sera maman ou papa, à l’école un(e) éducateur(rice),…
L’idée est d’être dans l’observation, présent mais d’intervenir le moins possible pour permettre à l’enfant de se concentrer. L’adulte ne doit pas être dans le jugement, il doit agir avec empathie.
L’ambiance : l’environnement de l’enfant
L’environnement où l’enfant manipule du matériel doit être épuré. Il ne doit pas y avoir trop d’objets, de jouets. Le mieux est d’observer ce qui attire l’enfant et de changer de temps en temps un jeu par un autre « non-utilisé ».
Le matériel est disposé sur des étagères basses, à disposition de l’enfant.
Le nido…, késako ??
Le nido est un espace réservé aux 0-18 mois. On y trouve un miroir, un matelas, des mobiles, des objets suspendus. Le matelas est à même le sol ou sur un tatami. Il est placé devant le miroir, lui même accroché solidement au mur ou reposant sur des pieds (comme celui-ci).
Le bébé est allongé sur le matelas et peut observer un mobile. Celui ci ne doit pas se situer juste au dessus de la tête du bébé mais un peu plus en avant. L’enfant doit être libre de ses mouvements, s’il a besoin d’être contenu il appellera son papa ou sa maman. Selon le mobile, l’enfant pourra développer la capacité à fixer un objet en mouvement, à observer la couleur, la profondeur.
En voici quelques uns : le mobile de Munari, de Gobbi, des octaèdres et des danseurs. Vous trouverez des explications pour les réaliser vous même sur internet de quoi occuper vos folles journées d’hiver. Il est également possible de suspendre au plafond par un ruban élastique un anneau en bois pour l’attraper (pas vous, le bébé hein), un grelot ou encore une balle pour que bébé joue avec ses pieds. Le plus pratique (expérience personnelle) est de fixer un crochet au plafond et de changer de temps à autres les mobiles ou les jeux.
Le matériel
Il existe de nombreux objets et activités à faire pour les 0-3 ans qui ne pourront pas tous être cités dans cet article. Vous pourrez les trouver dans ces deux livres par exemple :

60 activités Montessori pour mon bébé, Marie-hélène PLACE, très pratique, axé sur la réalisation des activités.

Montessori pour les bébés, Murielle LEFEBVRE, très complet, en trois parties (les fondamentaux pédagogiques (psychologie, émotions de l’enfant,…), le bébé par étapes et pour finir les apports complémentaires d’Emmi PIKLER à la pédagogie Montessori).
Pour les bébés, vous pouvez prendre un panier avec différents hochets, différentes textures et différents sons. Une balle de préhension peut-être cousue ou acheter dans les boutiques en ligne de « Fait-main » comme alittlemarket ou etsy. Pour aider à la motricité, un pouf assez lourd et stable peut être placé dans l’espace d’activité.
Au quotidien
Rien n’est dans l’intellect qui ne doit passer par le corps car l’organe de l’intelligence est la main. Maria Montessori.
La maison doit être un espace qui n’appelle pas le « non ». Tout ce que vous ne voulez pas que l’enfant prenne ne doit pas être à sa portée, ce qui entraînerait une frustration si on le lui enlève.
En règle générale, l’enfant doit avoir accès à ses affaires ce qui lui donne de l’autonomie (vêtements, porte manteau à sa taille). Dans la salle de bain, un meuble peut être transformé avec deux bassines à sa hauteur, une pour se laver les mains au savon et l’autre pour se les rincer. Il y existe également des systèmes qui se fixent sur la baignoire.
Pour finir, voici un petit mot d’Amélie et de Sophie qui vous proposent différentes activités à mettre en place à la maison :
Pouvoir faire « pour de vrai » nourrit en effet l’enfant et il est ravi, renforce sa confiance en lui lorsqu’il peut participer aux tâches que ses parents font régulièrement à la maison, qu’il a pu observer depuis sa naissance.
En fonction de nos limites personnelles, nous pouvons lui proposer assez tôt de participer à sa mesure :
– en cuisine, ce peut être faire un gâteau ensemble, ou apprendre progressivement à utiliser un couteau (d’abord avec une banane par exemple avant d’essayer des choses plus compliquées), à peler des légumes (peler les carottes avec un rasoir à légumes par exemple), mettre soi-même les épluchures au compost ou à la poubelle, passer l’éponge ensuite.
– pour le ménage, donner une éponge à l’enfant avec un produit adapté (rien ou vinaigre blanc par exemple) pour qu’il fasse avec nous. Lui montrer comment balayer, comment faire la poussière (cette activité est sympa, surtout quand l’enfant peut voir la différence avant/après)
– pour les vêtements, avoir une commode basse ou des étagères où les vêtement sont accessibles et rangés (nous on a des boîtes pour les slips, chaussettes), certains familles triant par type de vêtement d’autres par tenue complète. Cela permet aussi à l’enfant de pouvoir choisir comment il s’habille, en ayant un choix correspondant à la saison!
Certains enfants vont vouloir participer à étendre le linge, à porter le linge sale dans la corbeille…
– pour les repas, ce sera également avoir une chaise d’où il peut descendre/monter seul, un bavoir qu’il peut enfiler seul, un petit pichet qui lui permet de se servir de l’eau seul et de servir les autres.
Dans tous les cas, c’est vraiment un temps de partage, d’aide à l’autonomie où le but n’est en aucun cas un résultat parfait. Pas d’obligation, seulement de l’observation pour pouvoir faire une proposition qui puisse l’intéresser. Si on doit repasser derrière, autant le faire discrètement. Et à nous de choisir ce avec quoi on est à l’aise, les idées qui vont éviter les débordements (pour ne pas se retrouver avec des tiroirs de vêtements vidés par terre). Mais déjà, pour éviter les débordements, le principal est d’être toujours à ses côtés! Car « aide moi à faire seul » signifie à cet âge « aide moi à faire par moi-même, sous ton regard bienveillant »!
Et maintenant après la pratique, la théorie !!



Merci aux participants pour votre présence.
Voici quelques liens en bonus :
Le journal de Liv et Emy et leurs cheminements à travers la pédagogie Montessori et autres théories
Des tutos pour faire vos mobiles ou votre balle de préhension sur ce blog
Boutique en ligne de matériel Montessori
Maintenant à vous de jouer !