Bientôt la Journée de la non violence.
Réflexions autour du débat « improductif » sur la fessée.

Le débat a été vif ces derniers jours sur la condamnation de la France par la Cours européenne des Droits de l’Homme pour ne pas avoir interdit clairement les châtiments corporels sur les enfants.
D’un côté l’approche bienveillante et empathique de l’enfant et de l’autre l’approche traditionnelle où le châtiment corporel est un outil légitime et efficace. De manière caricaturale, ces approches se transforment en laxisme conduisant à l’enfant roi et ultra-autoritairisme, violent, négligent les droits et les émotions de l’enfant. Ce schéma binaire, caricatural ne nous semble pas pertinent et encore moins constructif.
En réalité, la plupart d’entre nous avons tous à cœur le bien-être de nos enfants pour les aider à grandir, devenir des adultes, autonomes, indépendants et bien dans leurs baskets.
La parentalité positive, l’éducation bienveillante ont pour but d’accompagner les enfants dans ce sens. Le parent responsable est là pour guider son enfant, lui donner des limites rassurantes et utiles. La parentalité positive, c’est penser qu’il est plus facile de s’appuyer sur les points forts de l’enfant pour l’aider à grandir, à croire en ses capacités, percevoir l’enfant comme un être en devenir et capable, plutôt que de marquer les erreurs. C’est penser que le renforcement positif est plus efficace que le renforcement négatif. Le parent bienveillant a à cœur de comprendre, d’accueillir et d’accompagner les émotions de son enfant. Aider son enfant à devenir un être sociable, capable de vivre en société en se respectant, en respectant autrui et son environnement, tout cela peut être fait sans avoir à recourir à la violence.
Mais est-ce facile pour autant ? Est-ce tellement évident qu’une simple loi, qu’un simple rappel à l’ordre peut permettre à chacun d’y parvenir aisément.
En Suède, où la fessée est interdite depuis 1979, il a fallu accompagner les premières générations à cette nouvelle approche de l’éducation de l’enfant. Ce qui est aujourd’hui naturel pour la 3ème génération élevée selon cette approche ne l’était pas pour leurs grands-parents qui ont dû être guidés, formés, soutenus.
Légiférer ne suffit pas. La fessée est utilisée par certains comme un outil pour accompagner l’enfant. Si nous pensons que cet outil n’est pas le plus efficace, il nous semble inconcevable de retirer un outil des mains sans en proposer un autre. Beaucoup d’entre nous ne savent pas comment faire quand l’enfant dépasse les bornes. La fessée, la punition sont les seuls outils connus. Nous n’avons pas eu l’occasion d’observer, d’apprendre, d’expérimenter, de vivre une autre approche.
Légiférer ne suffit pas, nos enfants ont besoin d’adultes bien « outillés », instruis, informés, guidés pour les accompagner.
Où trouver la bonne alternative, quels sont donc ces autres outils ? Parmi ces outils alternatifs on peut citer, la Communication Non Violente, les ateliers parentaux (Faber&Mazlish), les méthodes éducatives alternatives (Thomas Gordon, Isabelle Filiozat, Catherine Dumonteil-Kremer), etc.
Une fois avoir pris connaissance de ces outils, il faut également apprendre à gérer nos propres réactions, nos émotions plus ou moins violentes.
L’échange et le partage ont toutes leur place dans l’accompagnement de ce nouveau type de parentalité tant celui-ci est différent de ce que nous avons connu et donc de ce que nous sommes capables de (re)produire.
Parlons-en ensemble lors de la journée de la non violence, le 30 avril !